Chennai, Pondichery, Inde du sud !
4 mars 2009

Parler de l'Inde !

Parler de l'Inde et du peu qu'on en a vu jusqu'à maintenant, paraît difficile sans tomber dans les clichés, il parait qu'on déteste tout de suite ou qu'on en tombe amoureux petit à petit. Ce qui est sûr c'est que c'est bien différent de tout ce qu'on a fait jusque là, que c'est curieux, intriguant, attrayant et parfois repoussant, surprenant et je ne sais quoi encore !!
On se prend à sourire ou à s'émerveiller plusieurs fois par jour devant tel ou tel spectacle, instantané, scène, personnage. On pourrait se croire "blasés" ou moins sensibles après ces 8 mois de voyage et tous ces pays, toutes ces cultures dans lesquels on a baigné, mais qu'on fasse l'Inde au premier ou au dernier jour, je pense qu'on est tout autant remué, surpris, c'est un défi constant qui fait appel à tous les sens...


 

Au début, on y laisse beaucoup d'énergie et il faut s'acclimater à tout : la circulation (et encore en temps que piéton, puisqu'on n’avait pas encore les camions : dernier maillon de la "chaine routière", depuis on a vu ce que ça donne au volant : c'est pire), aux odeurs, à la poussière, au véritable harcèlement sonore des rickshaws, bus, motos et autres engins dangereux qui conduisent "à l'oreille", à la bouffe épicée, aux conditions d'hygiène, au tableau parfois difficile de la misère dans les rues, aux transports en commun (le "en commun" n'a jamais aussi bien porté son nom...), au côté anarchique des trottoirs, des agencements de rues, au fait de risquer sa vie chaque fois qu'il faut poser un pied de côté pour croiser un autre piéton ou éviter un vélo : soudain un bus vous frôle, une moto pile à deux doigts de votre mollet (ou sur votre mollet même... c'est arrivé à Jean-Marc), une voiture vous klaxonne à 10cm des tympans...

 

Il y a aussi le "sans-gêne" parfois fatiguant des indiens, le fait de se faire apostropher dans la rue 50 fois par jour, l'aumône réclamée systématiquement à votre passage... et à côté de tout cela, il y a leur sourire, leur curiosité, leur simplicité, leur gentillesse, et même parfois leur dévouement. L'un ira courir pour vous trouver de l'eau en échange de rien, l'autre vous permettra de déboiter dans la rue au milieu des piétons et motos en faisant l'agent de circulation pour le seul plaisir de vous voir lui sourire en retour, et même, ils peuvent se mettre à cinq ou six pour vous aider à regonfler une roue ou porter un cric sur le toit du camion...

   

Comme je disais, c'est difficile de parler et de décrire tout ce qui nous arrive depuis 2 semaines, en vrac, je vais essayer de vous faire quelques "photos" :

- Ils montent à 150 dans des bus énormes, avec bras, jambes et têtes qui dépassent... Ces bus s'arrêtent à peine pour déposer ou prendre du monde, on a l'impression que le chauffeur n'appuie jamais assez sur le frein...Pour ces bestiaux des routes, de simples rétroviseurs de mobylettes pas plus gros que la paume de la main suffisent. D'ailleurs la plupart des bagnoles sont équipées de rétros qui ne servent à rien : ils les rabattent soit pour gagner en aérodynamisme, soit pour gagner les quelques centimètres d'encombrement que cela prend et pouvoir ainsi mieux se faufiler entre deux voitures, 3 motos et 4 rickshaws... on penche pour la deuxième proposition.

   
- Dans le recueil "circulation et véhicules", l'Inde est le seul pays ou l'invitation à klaxonner ("Please sound horn") figure au dos de 3 véhicules sur 4 : d'où un concert permanent et épuisant de "pouet-pouet" et autre "biiiiiiip" en tout genre. Je m'y suis fait, bien que le klaxon du camion soit juste de quelques décibels pour s'imposer parmi les autres. C'est pour ça que les gens ici conduisent "à l'oreille" et que les rétros sont superflus (sauf pour les piétons... c'est aussi le seul pays ou un rétro pour piéton ne serait au contraire, pas superflu...)
   
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