Chennai, Pondichery, Inde du sud ! |
4 mars 2009 |
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- Ici, on mange
avec les doigts, on pourrait penser que c'est un vrai bonheur de refaire
appel à cet instinct oublié depuis notre plus tendre enfance,
mettre les doigts dans la nourriture, malaxer, mélanger, s'en mettre
partout...Sauf que c'est beaucoup plus difficile que ça n’en
a l'air, surtout pour manger proprement. On utilise la main droite exclusivement,
et ça passe encore pour manger des boulettes de riz ou des nans,
mais dès qu'on passe aux trucs en sauces...c'est une autre histoire.
On voit l'aisance des indiens à plonger leurs doigts et paume entière
dans leurs plats, et on se sent presque coincés ou handicapés
à l'idée d'aller plonger sa propre main de la même
manière. Nos parents ont décidément effacé
tout cela avec brio quand on tenait encore à peine debout. |
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- Les minutes et les heures s'écoulent beaucoup plus lentement en Inde, ou alors ils n'ont des journées que de 16/18 heures, dur à dire... ce qui est sûr et éprouvé, c'est que "5 min" fait très facilement une bonne demi-heure, que "10 min" égale une heure complète et qu'on ose à peine imaginer quelle va être l'attente quand on vous annonce "a little half-an-hour". C'est un truc auquel il a fallu se faire tout de suite : le temps ici n'est pas une valeur juste, "ça dépend". |
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- Ils ont une manière singulière de faire signe de la tête pour dire "oui" (un "oui" qui veut parfois dire "peut-être" ou "je ne sais pas", on s'en rend compte après coup) : une sorte de dodelinement de droite à gauche, comme un mouvement de smurf fait uniquement avec la tête. Vous imaginez un axe qui part de derrière le crâne et qui va jusqu'au bout du nez, et autour de cet axe, vous penchez à droite et/ou à gauche alternativement : vous obtenez la gestuelle la plus commune et la plus usitée ici pour dire "OK", "entendu", "sûrement", "à tout à l'heure", "pourquoi pas", "avec plaisir", etc... aucun souci de cervical en Inde, garanti. |
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- On ne peut pas omettre de parler du cliché classique des vaches aux cornes peintes et qui font absolument tout ce qu'elles veulent, que ce soit à la ville ou à la campagne : fouiller les poubelles, s'installer à l'ombre devant une boutique, piquer dans un étal de légumes ou circuler au milieu de la chaussée (le seul être ou machine qui ne fait pas l'objet de coup de klaxon tonitruant). |
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Au chapitre "nouvelles", la récupération du camion : un parcours digne des pires blagues sur l'administration Indienne, cela nous a pris en tout 5 jours en comptant la prise de contact initiale avec les agents de fret et transitaires, et y compris les 4 jours complets (donc de 9h du mat à 19h du soir et même 2h du mat pour le dernier jour) à arpenter les couloirs et étages des douanes, à patienter (pour pas dire poiroter) dans de multiples couloirs et autres endroits sordides, à filer des billets à droite et à gauche et à se ronger les sang à chaque instant pour espérer mener à bien cette délicate mission. On a fait tout ça à 2, avec Jean-Marc, et heureusement qu'on était 2 ! Je pense que tout seul on se tire une balle au deuxième jour...Il faut toujours un tampon, une signature, un papier supplémentaire, il faut toujours attendre après tel ou tel chef qui prend le thé, qui prend le repas, qui n'est pas encore là, qui ne va pas tarder, non je vous assure qu'il ne devrait pas tarder, encore 10min (cf notion du temps plus haut...), un vrai parcours du combattant qui nous laisse un souvenir à la fois de fatigue nerveuse énorme, mais aussi de triomphe une fois installés chacun au volant de nos véhicules. Les détails sont chiants à relater mais on racontera tout ça de vive voix un peu plus tard ! Le vendredi soir à 2h du mat', après avoir encore lâché des billets (aux ouvriers cette fois, avant c'était aux flics, avant c'était au gars de la barrière, avant à celui du port, et encore avant au douanier, etc, on a fait que ça toute la journée...), constater les quelques dégâts (un lanterneau pour JM, mes barres de roue de secours sur la galerie pour moi), on a enfin pu commencer notre périple terrestre, le volant entre les mains et les doigts sur le klaxon, sur les routes indiennes ! | |