Conduire, manger, dormir...
jusqu'à Ulan-Bataar Mongolie
3 Octobre 2008
   
Voici donc les dernières nouvelles depuis la Mongolie !! Ce qui signifie qu'on a bien réussi à traverser en un temps record les quelques 3200 bornes de Sibérie qui nous séparaient de notre objectif !
Beaucoup de fatigue, 2 amortisseurs explosés, que du linge sale et plus rien dans nos placards de nourriture, ça fait parti du bilan... mais il y a aussi et surtout la joie d'arriver dans ces contrées sauvages et superbes (même si la température flirte entre 0 et 10 du matin au soir, un peu de négatif la nuit même...), la satisfaction d'"y être arrivés" et de prendre un peu de repos.

Dernier coucher de soleil Kazakh avant la Russie


Tout a commencé à Almaty, partie sud du Kazakhstan, la route pour monter vers la frontière Russe et qui passe par la ville de Semey fait environ 1200 km : déjà au départ on a cru que les Kazakhs voulaient la peau de nos camions : vous prenez le pire des ralentisseurs sur le trajet du boulot, du supermarché ou du tabac, vous le multipliez par 100 et vous répartissez tout ça sur 20 kilomètres, ça donne une idée de l'état de certaines portions et du rythme suivi à certains moments, un vrai cauchemar pour nos montures, mais ce n'était rien à côté des cratères et des crevasses énormes sur d'autres portions de la route transsibérienne...

Bref, on a passé la frontière russe le 26 au matin comme prévu à 6h30 heure locale pour se ménager une première journée nous permettant de couvrir la plus longue distance possible, les formalités douanières ont été plus rapides que d'autres fois, à 9h on avait pris le petit déj du bon côté de la frontière et on s'est mis en route, avec les Verney, et l'équipage belge Jeff et Juliet.
Depuis la Hongrie, le camion tournait nickel, on avait fait les vidanges et entretiens classiques à Almaty, tout cela pour être sûr de n'avoir aucun souci mécanique ou imprévu technique lors du transit russe : ben ça n'a pas raté, ça faisait 2h qu'on était en Russie, on avait fait 80km et voila le camion qui se met à faire des ratés, et un peu plus tard, à caler tout court, bref instant de panique, énervement manifeste du chauffeur (c-a-d moi), et me v'la à pourrir le ciel pour que ça nous arrive maintenant...
   
Une fois de plus problème de qualité d'essence : Jeff et Juliet nous ont permis d'aller chercher des bidons de SP96 à la plus proche station, de revenir, et de mélanger ce qui restait dans mon réservoir, entre temps, j'avais changé le filtre à air, soufflé dans le carbu, rajouté du produit "nettoyant" et dieu merci au bout de quelques kilomètres encore un peu "hasardeux", le camion s'est remis à tourner normalement jusqu'au soir. 400 et quelques kilomètres le premier jour, les mécanos nous attendaient au bivouac (mes 10 doigts) et le camion ayant fait d'autres ratés en fin de journée, j'ai entrepris de changer le filtre à essence et refaire un check-up complet : tout s'est bien passé par la suite, mais cette première journée a été longue et j'enrageais de devoir bricoler après 10h de route.
On s'était organisé comme suit : lever 6h15, promenade de notre cher Athos (qui a été exemplaire pendant ces 5 jours), préparation du thermos de café, et mise en route à 7h, première pause à 9h30, petit déjeuner, re-promenade et lancer de divers cailloux et bâtons pour le chien, et en route jusqu'a 13h pour la pause déjeuner (3/4h à 1h) l'après-midi, route quasi non-stop jusqu'à la tombée de la nuit.
Julie s'est occupée de tout, tout, tout, le manger du soir (et même m'ouvrir ma bière!), la préparation de ce qu'on allait manger le lendemain midi, les multiples thermos de café et de thé, les petits goûters et aller-retour incessants dans l'arrière du camion pour choper gâteaux, eau, cigarettes, vider un réservoir d'essence dans l'autre par la petite manette, et même le deuxième jour, la préparation d'une réconfortante soupe de chou et de pommes de terre pour le soir même tout en roulant (un bon truc pour se donner envie de vomir, ca boulègue comme il faut derrière...).